L'Origine des Maux - Thalia Darnanville

L'Origine des Maux - Thalia Darnanville

Chapitre 2 - L'origine des Maux

Ce soir, Delhia avait décidé de se mettre en beauté. Elle passa une robe rouge très courte au décolleté plongeant, de jolis bas, des talons aiguilles, se maquilla, se coiffa, attrapa son sac à main et sortit. Ses fesses sautillaient à chacun de ses pas et les hommes qu’elle croisait ne pouvaient s’empêcher de se retourner sur son passage. Ses mains glissaient sur sa robe ; elle savourait ce contact doux et rassurant. Chaque vêtement constituait pour elle une seconde peau, un plaisir de tous les sens. Elle aimait fermer les yeux quelques secondes et ressentir le frisson au bout de ses doigts lorsqu’ils caressaient le tissu soyeux. Sa robe se transformait en sa cape de beauté, de confiance en soi, l’une de ses multiples cartes de visite.

 

En quelques minutes, elle se retrouva devant une grande porte noire à doubles battants et frappa. Un visage se dessina derrière l’ouverture grillagée pour vérifier son identité, et l’instant d’après, elle était à l’intérieur. Elle avait depuis longtemps ses entrées dans ce club privé.

 

Il était tard, l’endroit était un peu sombre et déjà bien rempli. Le comptoir était l’un de ses lieux favoris après la piste de danse. Quelques personnes la saluèrent ; ici, elle se sentait chez elle. Elle prit un verre avec un habitué, échangea quelques paroles futiles et quelques rires, puis elle se décida à investir l’espace. Son corps aimait bouger au son de la musique. Ses gestes étaient harmonieux, félins, sensuels. Même si elle appréciait être regardée et admirée, elle finissait par ne plus remarquer les yeux rivés sur ses formes ondulantes, tant elle se laissait envoûter par le mouvement de la vie. Pendant sa danse, il se dégageait d’elle une puissance et une beauté fascinantes ; elle semblait faire corps avec la musique. Elle ne dansait pas, elle était la danse ; tout son être était un instrument traversé par les sons et les rythmes, créant sa propre symphonie corporelle. Ceux qui se risquaient à l’approcher dans ces moments-là avaient tout intérêt à être en phase, sinon ils se faisaient repousser sans aucun ménagement. Par contre, les quelques rares personnes qui vivaient la musique comme Delhia pouvaient passer des heures avec elle dans un duo qui transcendait la réalité. Dans cette fusion, plus rien n’existait autour d’eux, il n’y avait que la musique, les sensations des corps qui se répondent, la chaleur, le jeu, la sensualité et le désir.

 

À 4 heures du matin, elle refit le trajet en sens inverse. Le sourire qui se lisait sur ses lèvres disait tout.

Chapitre 3



15/01/2021
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