L'Origine des Maux - Thalia Darnanville

L'Origine des Maux - Thalia Darnanville

La dernière feuille de salade


A paraître en novembre 2023

Voici la couverture en avant-première

 

 

Le Pitch

 

Tout oppose Axelle et Sarah, le destin va-t-il les rapprocher ?

Un évènement dans leurs vies vient bousculer leurs habitudes, les forçant à affronter leurs démons intérieurs.

Qu’ont-elles fait de leurs rêves, de leur idéal de vie ?

 

Cette histoire mêle mystère et suspense, et vient questionner l’influence de nos pensées, pointer nos failles et l’urgence à nous respecter.

 

Ce roman nous appelle à réinventer notre façon de vivre.

 

~

"Arrêtons de nous raconter des salades… Soyons authentiques !"


15/10/2023
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Chapitre 1 - La dernière feuille de salade

1.    Sarah - Vendredi

 

J’ouvre péniblement les yeux, la lumière m’éblouit. Où suis-je ? Mon estomac se contracte violemment, j’ai envie de vomir, mais rien ne sort de ma bouche. Je me mets à trembler de plus en plus fort quand une brulure aigüe dans ma jambe gauche m’arrache un cri.

Une femme s’approche de moi presque aussitôt. Elle injecte un produit dans une poche transparente reliée à mon bras :

— La douleur devrait s’estomper rapidement. Vous avez froid ?

Je fais signe que oui et elle installe une soufflerie chaude sous le drap léger qui me recouvre, calmant peu à peu mes frissons. Mon cerveau est tout embrumé. Que s’est-il passé ?

Dans cette grande salle blanche, mes yeux s’arrêtent sur une horloge : 21h30. Robin ! Mon Dieu ! Instinctivement, mes doigts partent à la recherche de mon téléphone pour les avertir. L’infirmière pose sa main sur mon bras :

— Madame, vous venez d’avoir un accident, ne bougez pas, m’annonce-t-elle d’une voix tranquille, mais ferme.

— Mon fils, mon fils, il faut que j’y aille !

— Calmez-vous et expliquez-moi la situation.

— Il m’attend à la crèche, vous ne comprenez donc pas ?

Elle me répond calmement :

— Votre mari a peut-être pu prendre le relai ? Ils l’ont sans doute contacté.

— Je ne suis pas mariée.

— Son père peut-être ?

Elle m’énerve avec ses questions.

— Il n’habite pas ici.

— Alors une personne proche qui aurait pu le récupérer ?

— Axelle peut-être.

— Une amie ?

— Une voisine.

— Dès que vous serez installée dans une chambre, vous récupèrerez vos affaires et vous pourrez l’appeler.

— Vous ne pouvez pas vous en occuper maintenant ? S’il vous plait.

Il faut absolument que je sache s’il va bien et si Axelle a pu s’en charger. En soupirant, elle finit par céder :

— Je vais voir ce qui est possible. En attendant, calmez-vous ; dès que vos constantes seront bonnes, vous quitterez la salle de réveil.

Impuissante, je la regarde s’éloigner.

 

Oh merde, j’aurais dû lui demander d’appeler également Rémi.


18/10/2023
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Chapitre 2 - La dernière feuille de salade

2.    Axelle - Vendredi

 

Lorsque mon portable se met à sonner, je n’ai franchement aucune envie de bouger de mon canapé. Depuis que j’ai entendu que la lecture était bonne pour le moral, j’ai perdu tout complexe à m’y évader des journées entières. Je pose mon livre à contrecœur pour regarder de qui vient l’appel. Le numéro inconnu me pousse à décrocher ; j’ai répondu à une ou deux offres d’emploi dernièrement, on ne sait jamais.

— Axelle Rivière ?

— Oui, c’est moi.

— Bonjour, je me permets de vous déranger, car Robin Rochet est encore avec nous à la crèche et nous allons fermer. Sa mère est injoignable et vous êtes sa personne contact. Avez-vous la possibilité de venir le chercher ?

Forcément, j’aurais dû me douter qu’à cette heure-ci, ce ne serait pas un recruteur, mais plutôt un enfant en détresse, dont la maman avait, une fois de plus, été retenue à son travail. Être en retard est une seconde nature pour Sarah.

— Pas de soucis, j’arrive dans 5 minutes.

— Merci, je vous attends.

 

J’entends très distinctement mon livre, sur le bord de la table basse, qui pleure et me supplie de revenir, mais heureusement, Robin est adorable. Les aventures de Ishan et Delhia devront patienter. Je passe en express à la salle de bain et quatre minutes après, me voilà dehors, filant à la rescousse de mon petit Robin des bois, à trois rues d’ici. Je ne pensais pas qu’il faisait aussi doux aujourd’hui.


18/10/2023
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Chapitre 3 - La dernière feuille de salade

3    Sarah - Vendredi

 

Alors que les minutes s’égrènent interminablement, mes pensées redeviennent plus claires et mes souvenirs se remettent en place. La crise du petit déjeuner avant de déposer Robin à la crèche, l’arrivée au bureau, le café renversé que mes pieds ont évité de justesse, cet article que je dois absolument achever pour le bouclage de ce soir ; une journée assez banale en somme. Je revois Steeve me tendre ce sandwich infect à midi : je suis sure qu’il l’a fait exprès. Un jour il en profitera pour m’empoisonner et me voler mon poste.

Je me rappelle ensuite être montée dans ma voiture. J’allais une fois de plus arriver à la dernière minute pour récupérer Robin. Les routes sont encombrées, je me faufile entre les véhicules qui me klaxonnent, mais l’essentiel est d’être à l’heure.

Lorsque je tourne sur la rue Suchet, l’une des dernières qui me séparent de la crèche, mon téléphone vibre. Sans réfléchir, je me penche pour l’attraper.

Mais lorsque je relève les yeux, ma respiration se bloque, l’air me manque : je vais percuter la voiture qui freine brusquement devant moi ! J’en suis tellement persuadée que je vois la scène se dérouler dans mon esprit : ma tête part en avant violemment avant de rebondir sur l’appuie-tête, la pression dans ma poitrine, mes dents claquent sur ma langue, me laissant un gout de fer dans la bouche. J’écrase la pédale de frein, tout en fermant les yeux le plus fort possible, comme si cela pouvait me protéger.

 

Contre toute attente, rien ne se passe. J’ai miraculeusement réussi à m’arrêter à quelques centimètres de l’Audi noire qui redémarre. Ouf ! J’en oublie la vibration de mon téléphone et je roule prudemment sur les derniers mètres. Une place libre me tend les bras, m’évitant à nouveau de me mettre en warning au milieu de la rue et risquer une amende.

Une fois garée et sortie de ma voiture, ce maudit téléphone se rappelle à moi avec insistance. Filant à grandes enjambées vers la crèche, je l’attrape et découvre un numéro inconnu. Je clique machinalement sur la notification ; un message qui va me couter beaucoup plus cher que je ne l’imagine.


18/10/2023
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Chapitre 4 - La dernière feuille de salade

4    Axelle - Vendredi

 

Lorsque j’arrive à la crèche, à voir le large sourire qui se dessine sur son visage et ses grands yeux bleus pétillants de joie, je me sens érigée au rang de super-héros ! Il en faut peu à cet âge-là pour être heureux.

Il met sa petite main toute chaude dans la mienne, la serre avec force et douceur à la fois et je fonds devant cette boule d’amour inconditionnelle.

Sur le chemin du retour, j’atterris directement sur le répondeur de Sarah et lui laisse un message. L’instant d’après, je retombe en enfance, jouant au chat, au chien ou encore à la souris, quand je ne me transforme pas en carotte que Robin le lapin a décidé de s’offrir en plat de résistance à grand renfort de guilis.

À 19h, toujours pas de Sarah. Je laisse un message à Rémi pour qu’il vienne manger avec nous après son cours de guitare.

 

Après les meilleures pâtes du monde, une compote, un carré de chocolat et quelques fous rires, le repas s’achève. Je ne peux m’empêcher de regarder mon téléphone en espérant y trouver des nouvelles. Rémi veut retrouver sa tablette chérie et Robin réclame des câlins de sa maman ; il semblerait que les miens ne lui suffisent plus.

À treize ans, Rémi n’est plus tout à fait ce que j’appelle un petit garçon, c’est déjà presque un jeune homme. Il s’exprime avec la voix d’un monstre en mutation et son menton laisse deviner un léger duvet, qui n’enlève rien à la douceur de sa peau. Mais c’est aussi un grand sauvage, qui aime ses habitudes et son chez lui. Pour temporiser, je l’envoie chercher sa tablette, ainsi que le doudou et le pyjama de son frère. Il n’y a qu’un étage qui sépare nos deux appartements. Je les imagine un instant dormir dans leurs lits et moi dans le mien juste au-dessus d’eux, mais je chasse aussitôt cette pensée, c’est inenvisageable.

À 20h30, Robin réclame sa maman avec de plus en plus de force. Il est fatigué, énervé. Je tente de lui lire une histoire, mais me confronte à un mur de pleurs et de cris. Mes bras ne l’intéressent plus. La boule d’amour s’est soudainement transformée, bien avant les douze coups de minuit, en une caravane de colère et de tristesse.

Il en faut si peu à cet âge-là pour que ça dérape.

 

21h sonnent à l’église d’en face quand j’abdique et descends d’un étage pour que mes deux tortionnaires retrouvent leurs lits. Après tout, le canapé est plutôt confortable, vu le nombre de fois où je m’y suis assoupie en les gardant…

 

22h10, tout est enfin silencieux, même Rémi semble s’être endormi. Seul mon cœur s’emballe, en pensant à Sarah qui n’a toujours pas donné signe de vie.

 

...

 

Pour lire la suite, rendez-vous ici.


18/10/2023
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